HIER, mardi 14 janvier 2020, journée correspondant au 9e anniversaire de la révolution, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Ugtt, a pris son courage à deux mains pour dire aux Tunisiens ce que les politiciens post-révolution s’ingénient à leur cacher, par leurs tergiversations, leurs mauvais choix et leurs deals déclarés ou sous la table.
Le secrétaire général de la Centrale syndicale ouvrière l’a déclaré, haut et fort, avec sa franchise coutumière : la situation actuelle a atteint un stade de pourrissement et de détérioration sans précédent, au point que les bruits d’une nouvelle révolution se font entendre de jour en jour et que les tambours commencent déjà à chauffer pour que la rue s’embrase de nouveau.
Et quand de telles prédictions émanent du plus haut responsable de l’Union générale tunisienne du travail considérée — que les nouveaux politiciens post-14 janvier ou 17 décembre l’acceptent ou le rejettent — comme le parti politique n°1 du pays et la force sociale et civile la plus enracinée dans le paysage politique et civil national, il faut avoir le courage, l’honnêteté et aussi le sens de l’anticipation pour saisir que la situation est très grave et comprendre que l’instant historique par lequel passe le pays commande d’imaginer une nouvelle approche de gestion des affaires du pays.
Une approche qui invite les partis politiques et les acteurs les plus influents sur la scène économique et sociale à mettre de côté leurs conflits et à se débarrasser de leurs intérêts partisans ou au moins à mettre en stand-by leurs agendas respectifs pour adopter une stratégie commune basée essentiellement sur le dévoilement au peuple de «toute la vérité sur la situation prévalant aujourd’hui» dans le pays, à la faveur de la crise actuelle ou, pour dire vrai, renforcée et aggravée à la suite de l’échec du gouvernement Jemli à obtenir, vendredi dernier, la confiance du Parlement.
L’alerte sonnée, hier, par Noureddine Taboubi, dans son discours à l’occasion de la célébration du 9e anniversaire de la révolution n’est-elle pas à considérer — au-delà de la ferveur émotionnelle qui l’a accompagnée et de l’empreinte fortement militante qui s’en est dégagée — comme un appel, à la fois du cœur et de la raison, qu’il adresse au prochain chef de gouvernement désigné pour qu’il «soit à la hauteur des attentes du peuple et puisse leur donner une lueur d’espoir».
Hier, le président Kaïs Saïed a sommé ces mêmes acteurs de lui faire parvenir les noms de leurs candidats potentiels à La Kasbah avant le 16 janvier.
Les destinataires de la missive du président de la République sauront-ils se montrer à la hauteur de ce que la Tunisie attend d’eux ou retomberont-ils dans les travers de la division et de la discorde qu’ils semblent affectionner comme s’ils y étaient condamnés ?
karabaka youssef
16 janvier 2020 à 10:02
Malheureusement, les centres d’intérêts de la Majorité ne sont pas connectés aux ennuis du pays. Il trouvent l’équilibre dans la division et la discorde et la bassesse.